Archives de l’auteur : Jean Carassus

ESTP: Cours Immobilier Durable

Dans le cadre de l’option Aménagement et Construction Durables de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et de l’Industrie (ESTP), j’ai assuré de 2009 à 2017 un cours consacré à l’économie de l’immobilier durable. En 2017 les deux parties du cours étaient;

Ecole des Ponts ParisTech: Cours Economie et Gestion de la Construction. 1983-2011.

J’ai assuré de Septembre 1983 jusqu’en Juin 2011 le cours Economie et Gestion de la Construction, destiné aux élèves de 2ème et 3ème années de l’Ecole des Ponts et Chaussées.

Ce cours, centré sur le système des acteurs de l’immobilier et du bâtiment, était un cours d’économie sectorielle, rattaché au Département Economie, Gestion, Finance de l’Ecole.

Fondé sur une approche dynamique du secteur, inspirée de la démarche de Joseph Schumpeter, le cours était centré sur deux grands groupes d’innovations du secteur de la construction: le développement durable et le partenariat public privé.

Pendant la durée du cours, j’ai publié aux Presses des Ponts, trois livres qui ont servi de bases au cours dispensé:

–  Economie de la filière construction en 1987,

Construction : la mutation, de l’ouvrage au service en 2002,

–  Partenariat Public Privé et bâtiment en Europe : quels enseignements pour la France ? en 2005, avec Frédéric Bougrain et Marc Colombard-Prout.

Chaud Froid Performance: Participer à la troisième grande transformation.

Bernard Reinteau, rédacteur en chef de “Chaud Froid Performance” m’a interrogé en juin 2011 sur la mise en oeuvre du Grenelle de l’Environnement: RT 2012, financement, labels, innovation…

J’ai indiqué l’essouflement des modèles usuels de pensée et d’action, et l’apparition d’un nouveau paradigme pour les professionnels. J’ai évoqué la “destruction créatrice” actuellement en oeuvre, en reprenant le concept de l’économiste Joseph Schumpeter.

Nous avons conclu sur la 3ème grande transformation en cours de l’économie, fondée sur les nouvelles technologies de l’information dans un contexte de déréglement climatique et de raréfaction des ressources, après la 1ère transformation due à la machine à vapeur et la seconde liée au chemin de fer et à l’électricité, d’où le titre de l’entretien!

Lire l’interview

Innovation et performance énergétique dans l’immobilier. Le cas de la France. Genève. Avril 2011.

Invité par l’Institut des Sciences de l’Environnement de l’Université de Genève, dans le cadre de son cycle “Energie dans un monde fini, de la prise de conscience aux perspectives”, j’ai fait un exposé sur innovation et performance énergétique dans l’immobilier.

Décrivant le contexte français, l’exposé montre la nécessité d’une diffusion massive de l’innovation pas seulement technique mais aussi de service, organisationnelle et commerciale. Le défi principal est l’innovation dans le parc immobilier existant.

Télécharger la conférence

Business Immo: Certification, contrat de performance énergétique et bail vert vont favoriser l’apparition d’une valeur verte.

Dans son Green Survey annuel de mai 2010, dédié au thème “Les investisseurs et l’immobilier durable”, Business Immo m’a interviewé sur l’immobilier “vert”, les mutations en cours des professionnels et l’émergence d’une “valeur verte”.

Lire la première page de l’interview, la deuxième page, la troisième page, la quatrième page.

EDITORIAL MARS / MARCH 2011

ACTUALITES DU BLOG

Bonjour, pour lire l’étude Les immeubles de bureaux “verts” tiennent-ils leurs promesses?, que j’ai réalisée pour le CSTB et le certificateur CERTIVEA, cliquez ici. 

L’Ecole des Ponts ParisTech vient de créer un nouveau Mastère Spécialisé Immobilier, Bâtiment, Energie, que je dirige. Pour plus d’information et s’inscrire, cliquerici.

Je tiens une chronique mensuelle dans la lettre Green de Business Immo. Pour lire ces chroniques, cliquer ici.

Le Task Group 66 du Conseil International du Bâtiment, que j’anime, porte sur la mise en oeuvre des politiques d’efficacité énergétique des bâtiments dans les 5 continents. Pour télécharger les présentations ou écouter les conférences enregistrées lors du séminaire international de lancement et des 3 sessions internet dédiées à l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, cliquer ici.

BLOG NEWS

Hello, to download “Are “Green” Office Buildings keeping their promises?”, a study I made for French Research Institute CSTB and Certifier CERTIVEA, please click here

Our informal Task Group “Green Value in Use” presented in June 2011 a paper entitled “Assessing Green Value: A Key to Investment in Sustainable Buildings“. To download it, please click here.

I coordonate an International Council for Building (CIB) Task Group dedicated to The Implementation of Energy Efficient Buildings Policies in 5 Continents. To download the presentations or to listen to the registered conferences during the kick off International Seminar and 3 Internet Sessions dedicated to Europe, North America and South America, please click here.

LA CATASTROPHE EST PROBABLE, CROYONS EN L’IMPROBABLE

«  Le vaisseau spatial Terre est propulsé par quatre moteurs incontrôlés : la science, la technique, l’économie, le profit, chacun d’eux étant alimenté par une soif insatiable : la soif de connaissance (science), la soif de puissance (technique), la soif de possession, la soif de richesses ». Par cette phrase, issue de son dernier livre[1], Edgar Morin nous incite à réfléchir où ces moteurs insatiables amènent notre petite planète.  

Pour lui, la réponse est claire : « vers l’abîme[2] » est l’issue la plus probable.Car à côté du meilleur que peuvent engendrer science, technique, économie et profit, ces quatre moteurs peuvent aussi produire le pire, sur une planète où s’interpénètrent, selon Edgar Morin, pas moins de sept crises simultanées : économique, écologique, démographique, urbaine, rurale, politique et sociétale[3].

La suite…

THE DISASTER IS LIKELY, BELIEVE IN THE UNLIKELY

 

“The Spaceship Earth is powered by four uncontrolled engines: science, technology, economy and profit, each being fed by an insatiable thirst: the thirst for knowledge (science), the thirst for power (technical), the thirst for possession, the thirst for wealth[1]. » By this sentence, resulting from his latest book, French sociologist Edgar Morin encourages us to think where these insatiable engines will bring our small planet. For him, the answer is clear: “Towards the abyss[2]” is the most likely outcome.


Truth to say, if Science, technology, economy and profit can produce the best, the four motors can also produce the worst, on a planet where are happening, according to Edgar Morin, no less than seven simultaneous crises: economic, ecological, demographic, urban, rural, political and societal.
 

Continued…


 

[1] « La Voie, Pour l’avenir de l’humanité ». Edgar Morin. Fayard. 2011. Page 28.

[2] Qui est le titre d’un de ses précédents ouvrages. « Vers l’abîme ? ». Edgar Morin. L’Herne. 2007.

[3] « La Voie », op cit page 21.

Suite éditorial en Français

LA CATASTROPHE EST PROBABLE, CROYONS EN L’IMPROBABLE

«  Le vaisseau spatial Terre est propulsé par quatre moteurs incontrôlés : la science, la technique, l’économie, le profit, chacun d’eux étant alimenté par une soif insatiable : la soif de connaissance (science), la soif de puissance (technique), la soif de possession, la soif de richesses ». Par cette phrase, issue de son dernier livre[1], Edgar Morin nous incite à réfléchir où ces moteurs insatiables amènent notre petite planète.  Pour lui, la réponse est claire : « vers l’abîme[2] » est l’issue la plus probable.

Car à côté du meilleur que peuvent engendrer science, technique, économie et profit, ces quatre moteurs peuvent aussi produire le pire, sur une planète où s’interpénètrent, selon Edgar Morin, pas moins de sept crises simultanées : économique, écologique, démographique, urbaine, rurale, politique et sociétale[3].

En nous limitant à la question des ressources planétaires, nous savons qu’il n’y a pas de raison d’empêcher les Chinois, les Indiens et les Brésiliens de connaître un mode de vie comparable à celui des Américains, des Européens et des Japonais. Mais nous savons que, pour satisfaire ces appétits légitimes, le vaisseau Terre n’y suffira pas. Il faudrait de 4 à 5 vaisseaux Terre pour y parvenir. La difficulté est que nous n’en avons qu’un.

La catastrophe est donc probable. Mais nous dit Edgar Morin, il faut croire en l’improbable, car l’improbable est possible. Et il nous rappelle : souvenez-vous, en 1941, Hitler, à la tête d’une des plus sanglantes dictatures que l’humanité ait jamais produite, domine l’Europe, et avec son allié militariste Japonais, bientôt le monde. La catastrophe est probable. C’est convaincus de cette idée, que Stefan Zweig et sa jeune femme se suicident le 22 février 1942. Mais l’improbable se produit : l’invincible Wehrmacht est bloquée par l’hiver et le peuple russes. Le tournant de la guerre est amorcé.

Mais, Grand Dieu, quel est le rapport entre toute cette histoire  et l’immobilier durable ?

Par le plus grand des hasards, l’immobilier est dans les pays développés le problème n°1 de trois enjeux géo stratégiques planétaires, qui, s’ils ne sont pas maîtrisés, mènent le vaisseau Terre à la catastrophe : le dérèglement et réchauffement climatique, la sécurité de l’approvisionnement énergétique et la limitation des ressources naturelles.

En effet, dans les pays développés, l’immobilier représente approximativement plus de 40 % de l’énergie consommée, près de 40 % du CO2 émis et 40 % des déchets. Et je ne compte pas l’énergie nécessaire et le CO2 émis, d’une part lors de la construction, la réhabilitation et la démolition des immeubles, d’autre part lors du transport des utilisateurs, en particulier lorsque l’immeuble n’est pas construit près d’une station de transport en commun.

La soif de l’immobilier, en consommation d’énergie, en émissions de CO2, en production de déchets, en utilisation de terrains, est insatiable. Cela est vrai bien sûr à notre échelle en France, mais songez à la Chine qui construit chaque année 2 milliards de m² d’immeubles, soit, tous les douze mois, plus de la moitié du stock immobilier existant français !

Les professionnels de l’immobilier et de la construction, en France et ailleurs dans le monde, souvent sans le savoir, ont une énorme responsabilité pour l’avenir du vaisseau Terre.

Pour que le vaisseau Terre reste vivable, il faut, entre autre, diminuer les émissions de gaz à effet de serre d’environ 50 % sur la planète entre 1990 et 2050. Nous ne pouvons pas demander le même effort que le nôtre aux Chinois, aux Indiens et aux Brésiliens, dont une partie importante de la population vit dans la misère et qui, contrairement à nous, ont produit peu de gaz à effet de serre pendant deux siècles. L’effort des pays développés (Europe, Amérique du Nord, Japon…) devra être une baisse des émissions de l’ordre de 80 %.

Pour atteindre cet objectif, il faudrait faire en sorte que tout l’immobilier neuf soit d’ici neuf ans à énergie positive, comme le demande la Directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments n° 2010/31/UE du 19 mai 2010.

Plus ambitieux encore, il faudrait que les émissions de CO2 produites par le parc immobilier diminuent, entre 1990 et 2050, d’environ 90 %, comme le demande le projet de Communication sur “La feuille de route pour une économie bas carbone en 2050”, publiée le 9 février 2011 par Connie Hedegaard, Commissaire Européenne à l’Action Climatique.

Tout cela est hautement improbable !

Croyons en l’improbable. Car l’improbable est possible.

jean.carassus@immobilierdurable.eu




[1] « La Voie, Pour l’avenir de l’humanité ». Edgar Morin. Fayard. 2011. Page 28.

[2] Qui est le titre d’un de ses précédents ouvrages. « Vers l’abîme ? ». Edgar Morin. L’Herne. 2007.

[3] « La Voie », op cit page 21.

Editorial continued in English

THE DISASTER IS LIKELY, BELIEVE IN THE UNLIKELY


“The Spaceship Earth is powered by four uncontrolled engines: science, technology, economy and profit, each being fed by an insatiable thirst: the thirst for knowledge (science), the thirst for power (technical), the thirst for possession, the thirst for wealth[1]. » By this sentence, resulting from his latest book, French sociologist Edgar Morin encourages us to think where these insatiable engines will bring our small planet. For him, the answer is clear: “Towards the abyss[2]” is the most likely outcome.


Truth to say, if Science, technology, economy and profit can produce the best, the four motors can also produce the worst, on a planet where are happening, according to Edgar Morin, no less than seven simultaneous crises: economic, ecological, demographic, urban, rural, political and societal.

 

By limiting ourselves to the question of planetary resources, we know that there is no reason to prevent the Chinese, Indians and Brazilians to know a way of life comparable to that of the Americans, Europeans and Japanese. But we know that to satisfy those legitimate appetites, the Spaceship Earth will not be enough. There should be 4 to 5 Earth vessels to achieve this. The difficulty is that we have only one.


The disaster is likely. But, says to us Edgar Morin, one must believe in the unlikely, because the unlikely is possible. And he reminds us: remember, in 1941, Hitler, the leader of one of the bloodiest dictatorships that humanity has ever produced, dominated Europe, and with his militarist Japanese ally, soon the world. The disaster was likely. Convinced of this idea, Stefan Zweig and his young wife committed suicide on February 22, 1942. But the improbable happened: the invincible Wehrmacht was blocked by Russian winter and people. The turning point of the war had begun.


But, my God, what is the connection between all this history and sustainable real estate?


By the merest chance, real estate is in developed countries the problem No. 1 for three global strategic issues, which if not controlled, lead the Spaceship Earth to disaster: global warming, security of energy supply and limited natural resources.


Indeed, in developed countries, real estate represents approximately 40% of energy consumption, nearly 40% of emitted CO2 and 40% of waste. And I do not count the energy and CO2 emissions necessary, firstly for the construction, refurbishment and demolition of buildings, secondly for users’ transportation, especially when the building is not built by a transit station.


Thirst of real estate, in energy consumption, emissions of CO2, production of waste and land use, is insatiable. It is true of course on our scale in Europe, but think of China which builds each year 2 billion square meters of buildings, that is to say, every twelve months, more than half of the French existing real estate stock!

 

Property and construction industry actors, in Europe and in the world, often unknowingly, have a huge responsibility for the future of Spaceship Earth.

 

So that the Spaceship Earth remains livable, it is necessary, among other things, to reduce greenhouse gas emissions by about 50% in the planet between 1990 and 2050. We cannot expect the same effort as ours from the Chinese, Indians and Brazilians, of which a great part of the population lives in misery and who, unlike us, have produced few greenhouse gas emissions over two centuries.  Developed countries (Europe, North America, Japan …) must lower emissions of around 80%.


To achieve this goal, we should ensure that any new building will be, within the next nine years, a zero energy building, as required by the EU Energy Performance of Buildings Directive n°2010/31/UE of May 19, 2010.

 

And, much more difficult, CO2 emissions produced by real estate stock should decline, between 1990 and 2050, by roughly 90%, as requested in the draft Communication entitled ” A roadmap for moving to a low carbon economy in 2050″, published on February 9, 2011 by Connie Hedegaard, European Commissioner for Climate Action.

 

All this is highly unlikely!


Believe in the unlikely. Because unlikely is possible.

 

jean.carassus@immobilierdurable.eu



[1] « La Voie, Pour l’avenir de l’humanité ». Edgar Morin. Fayard. 2011. Page 28.

[2] Which is the title of a previous book by Edgar Morin: « Vers l’abîme ? ». Edgar Morin. L’Herne. 2007.